L’orgue
de Beaufays fut commandé par les
représentants du Monastère
de Beaufays à Jean-Baptiste LE PICARD
en septembre 1741, comme en témoigne
le contrat original toujours conservé.
Ce document a permis de prendre connaissance
de la composition de l’instrument
mais aussi de nombreuses autres informations
précieuses concernant l’étendue
des claviers et du pédalier, les
soufflets, l’alliage des tuyaux,…
Les travaux, débutés à
la Pentecôte 1741, furent terminés
dans le courant de l’année
suivante. Comme la plupart des instruments
anciens, l’orgue de Beaufays eut à
subir des transformations fondamentales
destinées à le mettre au goût
du jour. C’est la maison KERKHOFF
qui réalisa ces travaux qui dénaturèrent
gravement ce chef d’œuvre de
style classique liégeois. Plusieurs
jeux de LE PICARD furent sacrifiés
au profit d’un Bourdon 16’,
d’une Flûte Harmonique 8’,
d’une Voix Céleste 8’
et d’une Soubasse 16’ à
la Pédale. Heureusement, l’orgue
de Beaufays a échappé au massacre
intégral, conservant une grande partie
des éléments essentiels tels
que le sommier, la mécanique, une
grande partie de la tuyauterie et le très
beau buffet en chêne. La restauration
entreprise en 1993 par la Manufacture d’orgues
Luxembourgeoise dirigée par Georg
WESTENFELDER a permis un retour à
l’orgue de 1741. Les éléments
disparus ont été soigneusement
reconstitués et en outre, un deuxième
clavier d’Echo fut placé, ainsi
que le prévoyait le contrat de 1741.
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